[Interview] Projet « PARI – Passeport pour l’Université, Accrochage, Raccrochage, Insertion professionnelle »

Marta Toribio Fontenla – Ingénieure pédagogique à l’IUT de Bayonne

Présentation du Projet PARI – Passeport pour l’Université, Accrochage, Raccrochage, Insertion professionnelle

Présentation de  Marta Toribio Fontenla et de son rôle dans le projet PARI :

Je suis ingénieure pédagogique depuis 2012 à l’IUT de Bayonne. Je suis responsable du service de Technologies Éducatives et Innovation de l’IUT. Entre autre, je m’occupe de piloter les projets nationaux et internationaux autour du numérique pour l’IUT et de l’accompagnement des enseignants et étudiants autour des usages du numérique éducatif. De même, depuis 2023, je suis Directrice d’études de la Licence Professionnelle en Administration des Systèmes et des Réseaux. Cette Licence a la particularité d’être totalement en elearning et en langue espagnole et est destinée à un public hispanophone.
Dans le cadre du projet PARI j’était la chargée de mission de ce projet pour l’IUT. Mon rôle était de recensser les initiatives innovatrices de notre Institut contribuant à chacun des axes de PARI. De même, j’effectué un rôle de coordinatrice avec les services techniques de l’IUT pour la construction de la plateforme VDI-LT (Virtual Desktop Infrastructure for Learning Technologies).

Dites-nous en plus sur le projet « PARI » :

Porté par l’Université de Bordeaux, l’UPPA et la Région Nouvelle Aquitaine, le projet Pari vise à repenser l’orientation des lycéens, mais aussi à lutter contre le décrochage scolaire et universitaire, afin de faciliter l’insertion professionnelle.
Le projet PARI :

• P pour Passeport pour l’Université : prévoit des actions pour accompagner les lycéens dans leur orientation, préparer les futurs bacheliers à l’université, développer et structurer les liens entre équipes pédagogiques des lycées et des universités.
• A comme Accrochage : prévoit des actions pour faciliter la transition entre le secondaire et le supérieur, enseigner autrement, développer l’apprentissage collaboratif, décloisonner les formations pour des parcours plus agiles.
• R comme Raccrochage : prévoit des actions pour apprendre par le faire, développer des parcours axés sur les compétences, valoriser des portefeuilles de compétences, réintégrer les décrocheurs dans un parcours professionnalisant.
• I comme Insertion professionnelle : prévoit des actions pour : aider les étudiants à mieux appréhender leur avenir professionnel, améliorer leur employabilité et accompagner les entreprises dans leur recrutement.

Comment fonctionne l’accompagnement des jeunes en situation de décrochage ou de transition ?

Il s’agit par exemple d’utiliser des tests de personnalité, des jeux pour déceler le métier susceptible de correspondre à un jeune afin d’optimiser le rendez-vous avec le psychologue de l’Education nationale. Mais aussi de transformer la pédagogie pour donner envie d’apprendre, via les nouveaux outils numériques. Ou encore de proposer des formations courtes à des jeunes qui ont « raccroché ». Sans oublier de mieux cerner les besoins des entreprises, en allant à leur rencontre. L’objectif es de décloisonner tous ces mondes, en invitant par exemple l’enseignant à aller dans des sociétés et vice-versa.

Pouvez-vous nous donner des exemples de projets qui ont émergés grâce à cet accompagnement ?

Via un jeu de simulation de gestion d’entreprise les étudiants de première année de DUT Informatique se positionnent en tant que chef d’entreprise et doivent prendre des décisions pour faire fonctionner cette dernière.
L’objectif est de leur faire découvrir et pratiquer la gestion d’une entreprise. Le projet permet aussi la découverte des documents comptables nécessaires pour son fonctionnement. L’étudiant a aussi un aperçu de la communication d’une entreprise et des aspects concurrentiels. Cette action étant mené en début de première année de DUT Informatique, elle permet aussi l’intégration de la promotion d’étudiants et apprend à ceux-ci à travailler ensemble en groupe dans un cadre donné.

Quel est le rôle de la plateforme numérique VDI-LT ? Quelle est son avantage par rapport aux autres plateformes existantes ?

L’objectif de la plateforme numérique (VDI-LT) était de permettre à des étudiants de l’IUT de Bayonne ou de l’IUT de Bordeaux, d’avoir accès à des logiciels métiers via une simple connexion à la plateforme Citrix. Habituellement, les logiciels métiers sont installés directement sur les ordinateurs d’une salle de classe. Par conséquent, les étudiants ne peuvent utiliser ces derniers que dans le cadre d’un cours en présentiel.
L’innovation dans ce processus est de permettre aux étudiants d’utiliser les logiciels métiers mis à disposition par l’Université hors de sa salle de classe, chez soi, ou en entreprise dans le cadre d’un travail ou d’un projet.

Dans le projet PARI, l’accent est mis sur l’importance de la valorisation des compétences et le dépassement des difficultés des élèves. Quels sont les résultats sur ces deux aspects à la fin du projet ?

L’infrastructure VDI-LT a été d’une très grande utilité pendant tout le confinement lié à la pandémie du COVID-19. Les étudiants ont pu réaliser les travaux pratiques proposés par leurs enseignants à la maison comme s’ils étaient à l’IUT et aussi échanger de manière synchrone et asynchrone avec les enseignants titulaires et les vacataires chargés de cours/TD/TP.
Aujourd’hui, sur les campus de Bayonne, les étudiants de l’IUT (autour de 800) s’en servent quotidiennement ce qui leur permet de travailler à leur rythme à la maison et revoir les travaux pratiques au calme en prenant le temps. La même infrastructure de bureau virtuel (VDI) a été mise en place sur le site de Gradignan de l’IUT de Bordeaux et des comptes enseignants et étudiants ont été créés pour son exploitation pendant la période en cours dès février 2020.